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jocelyn.

Comme un faon égaré qui cherche sa compagne,
Pour fatiguer mes pas j’erre sur la montagne,
Dans ma poitrine en feu j’aspire les vents froids,
Je pétris du glacier les cristaux dans mes doigts,
Jusqu’à ce qu’énervé de fatigue et de veille,
Sur ma couche transie un moment je sommeille !
Et que, vite éveillé par des songes d’amour,
Avec impatience encor j’attends le jour,
Le moment où Laurence à son tour éveillée,
Et dans l’obscurité de la grotte habillée,
Vient, ses beaux yeux encor tout chargés de sommeil,
Comme une jeune sœur m’embrasser au réveil,
Dans notre tiède abri par mon nom me rappelle,
Et, vers le doux foyer m’entraînant auprès d’elle,
Sur un feu que la nuit couve sans l’étouffer,
Me prend entre ses mains mes mains pour les chauffer !