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LIVRE SIXIÈME. 5

Je me rendis, le matin du 18 juillet 1847, de la campagne que j’habitais à la ville, et le soir au lieu du banquet. Des acclamations unanimes accueillirent ma présence. Cet accueil était cordial et nullement séditieux. Ma pensée forte mais modérée était comprise et acceptée. Le pays tout entier sentait que le gouvernement et l’opposition faisaient fausse route, et cherchait de bonne foi le vrai sens d’un gouvernement capable de raíïermir les choses, en adoptant énergiquement les principes sains de 1789 corrigés et rectifiés par 1829. Ce fut le sens aussi de mes paroles, méditées mais improvisées comme il appartenait à une telle solennité.

II

Un incident inattendu et dramatique me fournit l’exorde de cette mémorable harangue. Au moment où le banquet finissait et où je me levais pour prendre la parole, une tempête terrible, mêlée de tonnerre et de coups de vent, de pluie et de grêle, éclata sur le lieu du festin, ébranla les piliers, déchira les toiles et laissa un moment la salle en proie à. l’ouragan. Mais nul ne bougea, de crainte de perdre sa. place, Au bout de quelques minutes d’un désordre purement atmosphérique, tout se calma, et j’excitai des applaudissements frénétiques en débutant ainsi : 1EssmURs,

Avant de répondre à l’empressement que vous voulez bien témoigner, laissez-moi vous remercier d’abord de la patience et de la constance qui vous ont fait résister, imper-