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sans acception de classes, de catégories, de fortune, de professions sociales. En fait, la loi d’éligibilité, le cens obligatoire, le salaire national aux députés supprimé, excluent des catégories entières d’intérêts de la représentation, et livrent ces droits et ces intérêts des plus grandes masses à. la merci des intérêts les moins nombreux !

» Le principe, c’est la liberté réelle des cultes sans oppression comme sans faveurs. Le fait, c’est une religion non d’Êtat, mais de majorité ; c’est un concordat civil comme Louis XIV ou Napoléon ! Qu’est-ce qu’un concordat civil, si ce n’est un pacte par lequel l’État traite du régime des consciences dans l’empire ? A quelle distance cela ne nous tient-il pas de la véritable et impartiale liberté des consciences ?

» En institution gouvernementale, quel est le principe de votre constitution même de 1830 ? Une royauté démocratique, ou plutôt une royauté personnifiée sur une seule tête exceptionnellement au-dessus des vicissitudes électives, prudence ou habitude de la monarchie en France, à laquelle la raison publique se rangea comme à une de ces transactions entre deux temps qui sauvent les périls de l’un, en conservant les avantages de l’autre. Cette monarchie n’est, dans son véritable sens, dans son intention première, qu’une magistrature couronnée, une délégation perpétuelle du peuple, et non une propriété du trône et de la nation comme jadis. Mais avec les lois que vous lui faites depuis ces seize années ; avec les attributions et les prérogatives nouvelles, excessives, imprudentes dont on l’investit, depuis les lois de septembre jusqu’aux fortifications de Paris et aux lois de régence ; avec quinze cents millions de budget à distribuer par an à la partie administrative