M’a rendu mon enfant…
Toi qui fus l’instrument et la main du Très-Haut.
Tu vois qu’il n’a pas pris son esclave en défaut !
J'ai livré tout saignant tout mon cœur pour mes frères,
Daigne à mon holocauste ajouter tes prières !
Qu’il achève pour moi tes bienfaits commencés !
Est-il père des noirs ? nous verrons !…
SCÈNE DEUXIÈME
Mes enfants, mes amis, frères d’ignominie,
Vous que hait la nature et que l’homme renie ;
À qui le lait d’un sein par les chaînes meurtri
N’a fait qu’un cœur de fiel dans un corps amaigri ;
Vous, semblables en tout à ce qui fait la bête !
Reptiles !…
Dont je suis le venin et la tête !
Le moment est venu de piquer aux talons
La race d’oppresseurs qui nous écrase… Allons !
Ils s’avancent ; ils vont, dans leur dédain superbe,
Poser imprudemment leurs pieds blancs sur notre herbe :
Le jour du jugement se lève entre eux et nous !
Entassez tous les maux qu’ils ont versés sur vous,
Les haines, les dédains, les hontes, les injures,