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Moi-même, plein des biens dont l’opulence abonde,

Que je changerais volontiers

Cet or dont la fortune avec dédain m’inonde,
Pour une heure du temps où je n’avais au monde

Que ma vigne et que mes figuiers ;


Pour ces songes divins qui chantaient dans mon âme,

Et que nul or ne peut payer,

Pendant que le soleil baissait, et que la flamme
Que ma mère allumait, ainsi qu’une humble femme,

Éclairait son étroit foyer ;


Et qu’assis autour d’elle à la table de hêtre

Que nous préparait son amour,

Nous rendions grâce à Dieu de ce repas champêtre,
Riche des simples fruits que le champ faisait naître,

Et d’un pain qui suffit au jour[1] !

  1. Voir à la table de ce volume la réponse de M. Reboul.