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COMMENTAIRE


DE LA SEPTIÈME HARMONIE




C’était en 1829.

J’aimais alors beaucoup un jeune homme pâle, blond, frêle, sensible jusqu’à la maladie, poëte jusqu’aux larmes, ayant une grande analogie avec Novalis en Allemagne, avec les poëtes intimes qu’on nomme les Lakistes en Angleterre : il s’appelait M. Sainte-Beuve. Il vivait à Paris avec une mère âgée, sereine, absorbée en lui, dans une petite maison sur un jardin retiré, dans le quartier du Luxembourg. Il venait souvent chez moi, j’allais chez lui avec bonheur aussi. Ce recueillement, cette mère, cette retraite, ce jardin, ces colombes, me plaisaient à moi, trop emporté dans le courant littéraire, mondain et politique de l’existence. Cela me rappelait les presbytères et les aimables curés de campagne que j’avais tant aimés dans mon enfance.

M. Sainte-Beuve écrivit le poëme des Consolations. On ne l’apprécia pas à sa valeur. C’était une note nouvelle dans notre poésie d’imitation. J’en fus enthousiaste : j’adressai ces vers à l’auteur.