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Ton pouvoir n’est plus le caprice
Des démagogues et des rois ;
Il est l’éternelle justice
Qui se réfléchit dans nos lois !
Ta vertu n’est plus ce problème,
Rêve qui se nourrit soi-même
D’orgueil et d’immortalité :
Elle est l’holocauste sublime
D’une volonté magnanime
À l’éternelle volonté !

Ta vérité n’est plus ce prisme
Où des temps chaque erreur a lui,
L’éclair qui jaillit du sophisme
Et s’évanouit avec lui !
Rayon de l’aurore éternelle,
Pure, féconde, universelle.
Elle éclaire tous les vivants ;
Sublime égalité des âmes,
Pour les sages foudres et flammes,
Ombre et voile à l’œil des enfants !

Aliment qui contient la vie,
Chaleur dont le foyer est Dieu,
Germe qui croît et fructifie,
Ton verbe la sème en tout lieu.
Vérité palpable et pratique,
L’amour divin la communique
De l’œil à l’œil, du cœur au cœur ;
Et, sans proférer de paroles,
Des actions sont ses symboles,
Et des vertus sont sa splendeur !