Qu’entendit le noir chaos
De la nuit tira l’aurore,
Des cieux sépara les flots,
Et du nombre fit éclore
L’harmonie et le repos ;
Ta parole créatrice
Sépare vertus et vice,
Mensonges et vérité ;
Le maître apprend la justice,
L’esclave la liberté,
L’indigent le sacrifice,
Le riche la charité !
Un Dieu créateur et père,
En qui l’innocence espère,
S’abaisse jusqu’aux mortels ;
La prière, qu’il appelle,
S’élève à lui libre et belle,
Sans jamais souiller son aile
Des holocaustes cruels.
Nos iniquités, nos crimes,
Nos désirs illégitimes,
Voilà les seules victimes
Qu’on immole à ses autels !
L’immortalité se lève,
Et brille au delà des temps ;
L’espérance, divin rêve,
De l’exil que l’homme achève
Abrége les courts instants ;
L’amour céleste soulève
Nos fardeaux les plus pesants ;
Le siècle éternel commence,
Le juste a sa conscience,
Le remords son innocence ;
L’humble foi fait la science
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