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retira confuse de la fenêtre, sa main abandonna le volet qui battit librement la muraille ; elle ne prit que le temps d’éveiller sa grand-mère et de s’habiller à demi, elle vint nous ouvrir la porte sous les arcades et embrasser tout émue, son grand-père et son frère.


XIII


La vieille mère parut bientôt tenant à la main une lampe de terre rouge, qui éclairait son visage maigre et pâle et ses cheveux aussi blancs que les écheveaux de laine qui floconnaient sur la table autour de sa quenouille. Elle baisa la main de son mari et le front de l’enfant. Tout le récit que contiennent ces lignes fut échangé en quelques mots et en quelques gestes entre les membres de cette pauvre famille. Nous n’entendions pas tout. Nous nous tenions un peu à l’écart pour ne pas gêner l’épanchement de cœur de nos hôtes. Ils étaient pauvres ; nous étions étrangers : nous leur devions le respect. Notre attitude réservée à la dernière place et près de la porte le leur témoignait silencieusement.

Graziella jetait de temps en temps un regard étonné et comme du fond d’un rêve sur nous. Quand le père eut fini de raconter la vieille mère tomba à genoux près du foyer ; Graziella, montant sur la terrasse, rapporta une branche de romarin et quelques fleurs d’oranger à larges étoiles blanches : elle prit une chaise, elle attacha le bouquet avec de longues épingles, tirées de ses cheveux, devant une petite statue enfumée de la Vierge placée au-dessus de la porte et devant laquelle brûlait une lampe. Nous comprîmes que c’était une action de