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jambes ; et, portant ses mains plus haut, il nous fit voir que le corps se glaçait et se roidissait ; et, le touchant lui-même, il nous dit que, dès que le froid gagnerait le cœur, Socrate nous quitterait. Déjà tout le bas-ventre était glacé. Alors se découvrant, car il était couvert : « Criton, dit-il, » et ce furent ses dernières paroles, nous devons un coq à Esculape ; n’oublie pas d’acquitter cette dette. »

« Cela sera fait, répondit Criton ; mais vois si tu as encore quelque chose à nous dire. »

Il ne répondit rien, et un peu de temps après il fit un mouvement convulsif ; alors l’homme le découvrit tout à fait : ses regards étaient fixes. Criton s’en étant aperçu lui ferma la bouche et les yeux.

FIN DES NOTES DE LA MORT DE SOCRATE.