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COMMENTAIRE


DE LA QUATORZIÈME HARMONIE




Ces initiales G. de B*** désignent un de mes excellents et remarquables amis d’enfance et de jeunesse, Guichard de Bienassis. J’allais tous les ans, pendant les vacances, passer quelques jours doux et joyeux dans le petit château de sa mère, à Bienassis, auprès de Crémieux, en Dauphiné.

Je le perdis ensuite de vue pendant vingt ans. Un jour que ma pensée se reportait sur ces chères aurores de la vie, j’appris qu’il vivait obscur et heureux dans ces mêmes tourelles, sur ces mêmes terrasses, sous ces mêmes treilles qui l’avaient vu naître. Je comparais la placidité et la pérennité de cette vie cachée et dormante aux agitations, aux égarements, aux écumes de ma vie courante. J’adressai ce souvenir à son nom. Il le lut, par hasard, dans un recueil ou dans un de mes volumes, et il m’écrivit.

Un autre jour d’automne de 1840, j’étais à Saint-Point, revenant d’Italie, la maison pleine de visiteurs, d’électeurs, de voi-