Pour qui ne l’y voit pas tout est nuit et mystères :
Cet alphabet de feu dans le ciel répandu
Est semblable pour eux à ces vains caractères
Dont le sens, s’ils en ont, dans les temps s’est perdu.
Le savant sous ses mains les retourne et les brise,
Et dit : « Ce n’est qu’un jeu d’un art capricieux. »
Et cent fois, en tombant, ces lettres qu’il méprise
D’elles-même ont écrit le nom mystérieux !
Mais cette langue, en vain par les temps égarée,
Se lit hier comme aujourd’hui ;
Car elle n’a qu’un nom sous sa lettre sacrée :
Lui seul ! Lui partout ! toujours Lui !
Qu’il est doux, pour l’âme qui pense,
Et flotte dans l’immensité
Entre le doute et l’espérance,
La lumière et l’obscurité,
De voir cette idée éternelle
Luire sans cesse au-dessus d’elle
Comme une étoile aux feux constants,
La consoler sous ses nuages,
Et lui montrer les deux rivages
Blanchis de l’écume du temps !
En vain les vagues des années
Roulent dans leur flux et reflux
Les croyances abandonnées
Et les empires révolus ;