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Le ciel, d’où s’échappe
Éclair sur éclair,
Et pareil au fer
Que le marteau frappe,
Lançant coups sur coups
La nuit, la lumière,
Se voile ou s’éclaire,
S’ouvre ou se resserre,
Comme la paupière
D’un homme en courroux !


Un homme, un homme seul gravit tes flancs qui grondent.
En vain tes mille échos tonnent et se répondent :
Ses regards assurés ne se détournent pas !
Tout un peuple éperdu le regarde d’en bas.
Jusqu’aux lieux où ta cime et le ciel se confondent,
Il monte, et la tempête enveloppe ses pas.


Le nuage crève ;
Son brûlant carreau
Jaillit comme un glaive
Qui sort du fourreau.
Les foudres, portées
Sur ces plis mouvants,
Au hasard jetées
Par les quatre vents,
Entre elles heurtées,
Partent en tous sens,
Comme une volée
D’aiglons aguerris
Qu’un bruit de mêlée
A soudain surpris,