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ET RELIGIEUSES.


Oubliant le fleuve où t’entraîne
Ta course que rien ne suspend,
Je remonte, de veine en veine,
Jusqu’à la main qui te répand.

Je te vois, fille des nuages,
Flottant en vagues de vapeurs,
Ruisseler avec les orages,
Ou distiller au sein des fleurs.

Le roc altéré te dévore
Dans l’abîme où grondent tes eaux,
Où le gazon, par chaque pore,
Boit goutte à goutte tes cristaux.

Tu filtres, perle virginale,
Dans des creusets mystérieux,
Jusqu’à ce que ton onde égale
L’azur étincelant des cieux.

Tu parais ! le désert s’anime ;
Une haleine sort de tes eaux ;
Le vieux chêne élargit sa cime,
Pour t’ombrager de ses rameaux.

Le jour flotte de feuille en feuille,
L’oiseau chante sur ton chemin ;
Et l’homme à genoux te recueille
Dans l’or, ou le creux de sa main.