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HARMONIES POÉTIQUES


Ma sœur, que de charmes !…
Et devant cela
Tu n’as que des larmes ?
— Ah ! s’il était là !…

Une verte pente
Trace les sentiers
Du flot qui serpente
Sous les noisetiers ;
L’écluse champêtre
L’arrête au niveau,
Et de la fenêtre
La main touche l’eau.

Ma sœur, que de charmes !…
Et devant cela
Tu n’as que des larmes ?
— Ah ! s’il était là !

Le soir, qui s’épanche
D’en haut sur les prés,
Du coteau qui penche
Descend par degrés ;
Sur le vert plus sombre,
Chaque arbre à son tour
Couche sa grande ombre
À la fin du jour.

Ma sœur, que de charmes !…
Et devant cela
Tu n’as que des larmes ?
— Ah ! s’il était là !