Qu’importe à ces hommes mes frères
Le cœur brisé d’un malheureux ?
Trop au-dessus de mes misères,
Mon infortune est si loin d’eux !
Jamais sans doute aucunes larmes
N’obscurciront pour eux le ciel ;
Leur avenir n’a point d’alarmes,
Leur coupe n’aura point de fiel.
Jamais cette foule frivole,
Qui passe en riant devant moi,
N’aura besoin qu’une parole
Lui dise : « Je pleure avec toi ! »
Eh bien ! ne cherchons plus sans cesse
La vaine pitié des humains ;
Nourrissons-nous de ma tristesse,
Et cachons mon front dans mes mains.
À l’heure où l’âme solitaire
S’enveloppe d’un crêpe noir,
Et n’attend plus rien de la terre,
Veuve de son dernier espoir ;
Lorsque l’amitié qui, l’oublie,
Se détourne de son chemin,
Que son dernier bâton, qui plie,
Se brise, et déchire sa main ;
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HARMONIES POÉTIQUES