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ET RELIGIEUSES.


Et jamais, jamais tu n’oublies
De diriger vers lui mon cœur,
Pas plus que ces lampes remplies
De flotter devant le Seigneur.

Quel que soit le vent, tu regardes
Ce pôle, objet de tous tes vœux ;
Et, comme un nuage, tu gardes
Toujours ton côté lumineux.

Dans la nuit du monde sensible,
Je sens avec sérénité
Qu’il est un point inaccessible
À la terrestre obscurité ;

Une lueur sur la colline,
Qui veillera toute la nuit ;
Une étoile qui s’illumine
Au seul astre qui toujours luit ;

Un feu qui dans l’urne demeure
Sans s’éteindre et se consumer,
Où l’on peut jeter à toute heure
Un grain d’encens pour l’allumer.

Et quand sous l’œil qui te contemple,
Ô mon âme, tu t’éteindras,
Sur le pavé fumant du temple
Son pied ne te foulera pas.