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ET RELIGIEUSES.

Durant ces heures solennelles,
Aquilons, repliez vos ailes ;
Terre, assoupissez vos échos ;
Étends tes vagues sur les plages,
Ô mer ! et berce les images
Du Dieu qui t’a donné tes flots.

Savez-vous son nom ? La nature
Réunit en vain ses cent voix ;
L’étoile à l’étoile murmure :
« Quel Dieu nous imposa nos lois ? »
La vague à la vague demande :
« Quel est celui qui nous gourmande ? »
La foudre dit à l’aquilon :
« Sais-tu comment ton Dieu se nomme ? »
Mais les astres, la terre et l’homme
Ne peuvent achever son nom.


Que tes temples, Seigneur, sont étroits pour mon âme !

Tombez, murs impuissants, tombez !

Laissez-moi voir ce ciel que vous me dérobez !
Architecte divin, tes dômes sont de flamme !
Que tes temples, Seigneur, sont étroits pour mon âme !

Tombez, murs impuissants, tombez !

Voilà le temple où tu résides !
Sous la voûte du firmament
Tu ranimes ces feux rapides
Par leur éternel mouvement ;
Tous ces enfants de ta parole,
Balancés sur leur double pôle,