Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sant une couronne de laurier sur la tête de Kanaris, honore en toi le vainqueur de deux amiraux ennemis.


» Il dit, et remontant vers la ville, le cortége, précédé de Kanaris, se rend à l’église. Là, le héros, déposant sa couronne aux pieds de l’image de la Vierge, mère du Christ, le front prosterné dans la poussière, confessant que toute victoire vient de Dieu, s’humilie devant le Seigneur. Il confesse les péchés de la faiblesse humaine aux pieds des ministres des autels, et, après avoir reçu le pain de vie, aussi modeste et aussi grand, le vainqueur de deux amiraux ennemis se retire au sein de sa famille.

» Mais il veut en vain se dérober aux hommages : son nom a retenti avec trop d’éclat pour rester ignoré. Le capitaine d’un vaisseau anglais qui arrivait à Psara le demande et l’interroge ; il veut savoir comment les Grecs préparent leurs brûlots, pour en obtenir de pareils résultats. — Comme vous le faites, commandant. Mais nous avons un secret que nous tenons caché ici, dit-il en montrant son cœur : l’amour de la patrie nous l’a fait trouver. »

(Pouqueville, Hist. de la Régén. de la Grèce.)




Le lecteur lira sans doute avec intérêt ici le récit des derniers moments de lord Byron, transmis par un homme de confiance qui ne l’a pas quitté pendant vingt-cinq ans.


« Mon maître, dit Fletcher, montait à cheval tous les jours, lorsque le temps le permettait. Le 9 avril fut un jour fatal : milord fut très-mouillé durant la promenade, et à son retour, quoiqu’il eût changé d’habits complétement, comme il était resté très-longtemps dans ses vêtements mouillés, il se sentit légèrement indisposé ; et le rhume dont il s’était plaint depuis que nous avions quitté Céphalonie rendit cet accident plus