Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
NOTE QUATRIÈME


(Page 99)



Plus loin, sur les confins de cette antique Europe,
Dans cet Éden du monde où languit Parthénope,
Comme un phare éternel sur les mers allumé,
Son regard voit fumer le Vésuve enflammé.


POMPÉI
FRAGMENT D’UN VOYAGE À NAPLES


……Il y a à Pompéi une rue nouvellement déblayée des cendres qui recouvrent depuis tant de siècles la ville romaine : cette cendre, redevenue fertile par le temps, s’est transformée en terre végétale, où croissent des chênes verts de trois coudées de circonférence, des saules et des ceps de vigne ; en sorte que pour découvrir une maison il faut déraciner plusieurs arbres, et défricher quelquefois un arpent de végétation. Le goût attique du savant directeur des fouilles a donné le nom de quelques hommes modernes, ou même de quelques hommes vivants, à ces demeures antiques, auxquelles il ne semble manquer que le maître. Il y a la maison de Schiller, de Byron, celle de Gœthe, parce qu’on a trouvé sur leur seuil une lyre et un masque tragique entrelacés par des festons du laurier des poëtes. On a ainsi voulu restituer à un écrivain ce qu’on a présumé avoir appartenu à un autre ; à plusieurs autres hommes de l’Allemagne, de l’Italie, de la France, semblables allusions ont été honorablement adressées.

Nous marchions silencieusement dans ces rues désertes, sur