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dans ses écrits plus d’images empruntées au spectacle de la mer, que dans ceux d’aucun autre poëte. Il les devait toutes à la Méditerranée, et à ses rivages éclairés par le soleil du Midi. Tandis que le vaisseau majestueux glissait à l’ombre de Stromboli, il contemplait le cours mélancolique des vagues ; et, quoique plongé dans ses rêveries ordinaires, son œil paraissait plus tranquille, et son front pâle plus doux.

C’était un point très-important de déterminer vers quelle partie de la Grèce lord Byron dirigeait sa course. Le pays était en proie à des divisions intestines ; il eût craint de donner aveuglément le poids de son nom à une faction ; il voulait s’instruire. Il se détermina à relâcher à Céphalonie ; il y fut très-bien accueilli par les autorités anglaises.

Lord Byron, après quelques jours passés à Céphalonie, sur les instances de Maurocordato et du héros Marc Botzaris, vint débarquer à Missolonghi, enflammé d’une ardeur militaire qui allait jusqu’au délire : il le dit lui-même dans une de ses lettres. Après avoir, de son argent, payé la flotte grecque, il s’occupa de former une brigade de Souliotes. Cinq cents de ces soldats, les plus braves de la Grèce, se mirent à sa solde le 1er janvier 1824 ; et il ne fut pas difficile de trouver un but digne d’eux et de leur nouveau chef…