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CLXXXIV

Je t’ai toujours aimé, Océan, et les plus doux plaisirs de ma jeunesse étaient de me sentir sur ton sein, errant à l’aventure sur tes flots. Dès mon enfance, je jouais avec tes brisants ; rien n’égalait le charme qu’ils avaient pour moi. Si la mer irritée les rendait plus terribles, mes terreurs me charmaient encore ; car j’étais comme un de tes enfants, je me confiais gaiement à tes vagues, et je jouais avec ton humide crinière, comme je le fais encore en ce moment…