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NOTE DEUXIÈME


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Albano l’entendit, en découvrant l’abîme,
Saluer l’Océan d’un adieu si sublime.


Nous faisons allusion ici à ces dernières strophes du IVe chant de Child-Harold, un des plus magnifiques morceaux de poésie que les temps modernes aient produits.

Les voici :


CLXXIX

Déroule tes vagues d’azur, majestueux Océan ! Mille flottes parcourent vainement tes routes immenses ; l’homme, qui couvre la terre de ruines, voit son pouvoir s’arrêter sur tes bords : tu es le seul auteur de tous les ravages dont l’humide élément est le théâtre. Il n’y reste aucun vestige de ceux de l’homme ; son ombre se dessine à peine sur sa surface, lorsqu’il s’enfonce, comme une goutte d’eau ! dans tes profonds abîmes, privé de tombeau, de linceul, et ignoré,


CLXXX

Ses pas ne sont point imprimés sur tes domaines, qui ne sont pas une dépouille pour lui… Tu te soulèves, et le repousses loin de toi !