Qu’un autre aux tons d’Homère ose monter sa lyre,
Chante d’un peuple entier le généreux martyre,
Martyre triomphant, qui d’un sang glorieux
Délivre la patrie et rachète les cieux !
Un jour, quand du lointain les sublimes nuages
Couvriront ces exploits du mystère des âges,
Les noms d’Odysséus, de Marc, de Kanaris,
Auprès du nom des dieux sur les autels inscrits,
Régneront : maintenant il suffit qu’on les nomme.
Pour son siècle incrédule un héros n’est qu’un homme !
Mais la croix triomphante a vu fuir le croissant ;
La Grèce s’est lavée avec son propre sang,
Et les fiers Osmanlis, les Delhys et les Slaves,
Vils esclaves dressés à chasser aux esclaves,
Vont, au lieu de trophée, en dignes fils d’Othman,
Porter leur propre tête aux portes du sultan.
Le Panthéon s’éveille aux accents des prophètes :
Mais Harold triomphant se dérobe à ses fêtes,
Et, laissant retomber le glaive de sa main,
De ses déserts chéris il reprend le chemin.