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Que d’un feu pur votre âme consumée
Parfume ainsi la route du tombeau !

Semez, semez de narcisse et de rose,
Semez la couche où la beauté repose !

Vois-tu jouer ces chevreaux couronnés,
Que sur ton seuil ont laissés tes compagnes ?
Ainsi bientôt l’émail de nos campagnes
Verra bondir tes heureux nouveau-nés.

Semez, semez de narcisse et de rose,
Semez la couche où la beauté repose !

Vole au vallon, courbe un myrte en cerceau,
Pour ombrager ton enfant qui sommeille.
Le moissonneur prépare sa corbeille,
La jeune mère arrondit son berceau !

Semez, semez de narcisse et de rose,
Semez la couche où la beauté repose !

Sais-tu les airs qu’il faut pour assoupir
Le jeune enfant qui pend à la mamelle ?
Entends, entends gémir la tourterelle ;
D’une eau qui coule imite le soupir !

Semez, semez de narcisse et de rose,
Semez la couche où la beauté repose !


XXVIII


» Ainsi, guidant nos pas aux accents du plaisir,
Ces chants faits pour l’amour nous servaient à mourir !