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VII


Barère, qui présidait ce jour-là la Convention, résumant en quelques phrases chacun des textes raisonnés de l’accusation, procéda à l’interrogatoire du roi. Un des secrétaires de l’Assemblée, Valazé, s’approchant de la barre, plaçait à mesure sous les yeux de l’accusé toutes les pièces qui se rapportaient à l’affaire. Le président demandait au roi s’il reconnaissait ces pièces. C’est ainsi qu’on lui représenta tous les papiers concernant la trahison de Mirabeau et de La Fayette trouvés dans l’armoire de fer, où il les avait enfouis lui-même ; sa lettre confidentielle aux évêques pour désavouer l’acceptation de la constitution civile du clergé ; d’autres lettres accusatrices signées de lui ou écrites en entier de sa propre main ; enfin des notes secrètes de M. de Laporte, intendant de son trésor particulier, attestant l’emploi de sommes considérables pour corrompre les Jacobins, les tribunes de l’Assemblée, les faubourgs.

Louis XVI avait deux manières également nobles de se défendre la première, c’était de refuser toute réponse et de s’envelopper dans l’inviolabilité du roi ou dans la résignation du vaincu ; la seconde, c’était d’avouer hautement les efforts qu’il avait faits et qu’il avait dû faire pour modérer les grands chefs du parti de la Révolution et les ranger du côté de la royauté menacée, que son sang, son rang,