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dents de section ; Duplein, Lenfant, Lefort, Jourdeuil, Desforgues, Guermeur, Leclerc et Dufort, hommes dignes d’être les collègues de Marat et les exécuteurs de Danton. Méhée, secrétaire-greffier ; Manuel, procureur de la commune ; Billaud-Varennes, son substitut ; Collot-d’Herbois, Fabre d’Églantine, Tallien, secrétaire du conseil général ; Huguenin, président, Hébert, et quelques autres parmi les chefs de la commune, soit qu’ils aient approuvé, combattu ou toléré la résolution, la connurent. Des actes et des pièces irrécusables attestent que pour cette convulsion populaire, prédite et acceptée, sinon provoquée par Danton, tout fut prémédité et préparé d’avance, exécuteurs, victimes et jusqu’aux tombeaux.

Le mystère a couvert les délibérations de ce conciliabule. On sait seulement que Danton, faisant un geste horizontal, dit d’une voix âpre et saccadée : « Il faut faire peur aux royalistes. » Plus tard il témoigna lui-même contre lui, dans ce mot fameux jeté à la Convention en réponse aux Girondins qui l’accusaient du 2 septembre : « J’ai regardé mon crime en face, et je l’ai commis. »


XXI

Avant minuit, Maillard, le chef des hordes du 6 octobre, fut averti de rassembler sa milice de sicaires pour une prochaine expédition dont l’heure et les victimes lui seraient désignées plus tard. On lui promit pour ses hommes une