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peuple qu’elle ne veut rien détruire, mais tout perfectionner ; et que, si elle poursuit le fanatisme, c’est qu’elle veut la liberté des opinions religieuses. Mais il est encore un objet qui exige la prompte décision de l’Assemblée, ajouta Danton, plus contraint qu’emporté à cette manifestation contre Louis XVI. Le jugement du ci-devant roi est attendu avec impatience. D’une part, le républicain s’indigne de ce que ce procès semble interminable ; de l’autre, le royaliste s’agite en tout sens, et, comme il a encore sa fortune et son orgueil, vous verrez peut-être, au grand scandale de la liberté, deux partis s’entre-choquer. Tout vous commande d’accélérer le jugement du roi.


IX

Robespierre, ne voulant pas laisser à Danton la priorité de sa motion, se joignit à lui pour demander que « le dernier tyran des Français, le point de ralliement de tous les conspirateurs, la cause de tous les troubles de la république, fût promptement condamné à la peine de ses forfaits. » Marat, Legendre, Jean-Bon Saint-André jetèrent le même cri d’impatience, et poussèrent contre le roi seul le flot de colère, d’inquiétude et d’agitation qui menaçait la république. Le procès devint l’ordre du jour permanent de la Convention.

Il était aussi celui des Jacobins. Là Chabot invectivait Brissot, lui reprochait de s’être réjoui secrètement des