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saires de l’Assemblée envoyés aux armées pour les éclairer et les enchaîner le fit changer de langage une troisième fois.

À Valenciennes, le général Dillon proclama dans un ordre du jour que la constitution avait été violée et que les parjures devaient être punis. Quelques jours plus tard, Dillon se rétracta dans une lettre à l’Assemblée. Montesquiou, à l’armée du Midi, se prononça seulement pour le maintien de la constitution. À Strasbourg, le maire Dietrich, le général Victor de Broglie et Caffarelli du Falga s’indignèrent de l’attentat à l’inviolabilité du roi. Le général Biron, l’ami du duc d’Orléans, soutenu par les Jacobins de Strasbourg, étouffa ce germe de soulèvement, et donna son armée au parti vainqueur. La Fayette seul prit une résolution et une attitude politique.


IV

Il avait son quartier général à Sedan, chef-lieu des Ardennes. Il apprit les événements du 10 août par un officier de son armée, qui, se trouvant à Paris pendant le combat, sortit des barrières et courut informer son général des massacres et des décrets de la journée. La Fayette, dépassé par ce mouvement, se crut de force à l’arrêter par une fédération de son armée et des départements. À défaut du pouvoir central auquel il pût légalement obéir, il demanda des ordres aux administrateurs du département des Arden-