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plus puissant auxiliaire de la guerre étrangère. Le gouvernement anarchique d’une assemblée était le moins propre à la conduite d’une guerre nationale. La France sans chef, sans unité, sans constitution, tomberait, membre par membre, sous les forces des coalisés. D’ailleurs, le scandale de ce palais violé, de ces gardes immolés, de cette famille royale avilie par l’insurrection, enlevait tout prétexte de temporisation et de ménagement à celles des puissances qui hésitaient encore. Le défi de la France était jeté à toutes les monarchies ; il fallait l’accepter ou déclarer tous les trônes de l’Europe impuissants à se soutenir devant l’esprit de trouble et d’insurrection, vainqueur partout s’il était vainqueur à Paris. L’Angleterre elle-même, si favorable jusque-là à la réforme en France, commençait à voir avec répugnance un mouvement d’esprit qui dépassait les limites et la forme de sa propre constitution. La France, en se lançant dans l’inconnu, s’aliénait tous les vœux et toutes les espérances qui l’avaient suivie jusque-là. Le tocsin des trônes sonnait à Paris. Les coalisés et les émigrés y répondirent en se rapprochant des frontières. Le duc de Brunswick lui-même reprit confiance, concentra ses forces et commença son mouvement.


III

À l’intérieur, l’adhésion au 10 août fut générale dans le nord, dans l’est et dans le midi de la France. Les cam-