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fer assombrissaient encore ces appartements. Deux portes, doublées l’une en bois de chêne très-épais et garnie de clous à large tête de diamant, l’autre en lames de fer fortifiées de barres du même métal, séparaient chaque salle de l’escalier par lequel on y montait.

Cet escalier tournant se dressait en spirale jusqu’à la plate-forme de l’édifice.

Sept guichets successifs ou sept portes solides, fermées à la clef ou au verrou, étaient étagés, de palier en palier, depuis la base jusqu’à la terrasse. À chacun de ces guichets veillaient une sentinelle et un porte-clefs. Une galerie extérieure régnait au sommet de ce donjon. On y faisait dix pas sur chaque face. Le moindre souffle d’air y grondait comme une tempête. Les bruits de Paris y montaient en s’affaiblissant. De là la vue se portait librement, par-dessus les toits bas du quartier Saint-Antoine ou de la rue du Temple, sur le dôme du Panthéon, sur les tours de la cathédrale, sur les toits des pavillons des Tuileries, ou sur les vertes collines d’Issy ou de Choisy-le-Roi, descendant avec leurs villages, leurs parcs et leurs prairies, vers le cours de la Seine.

La petite tour était adossée à la grande. Elle portait aussi deux tourelles à chacun de ses flancs. Elle était également carrée et divisée en quatre étages. Aucune communication intérieure n’existait entre ces deux édifices contigus. Chacun avait son escalier séparé. Une plate-forme en plein ciel régnait au lieu de toit sur la petite tour comme sur le donjon. Le premier étage renfermait une antichambre, une salle à manger, et une bibliothèque de vieux livres rassemblés par les anciens prieurs du Temple, ou servant de dépôt aux rebuts des bibliothèques du comte d’Artois. Le deuxième, le troisième et le quatrième étage offraient à