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la Hollande. Ce charlatan d’héroïsme, que je voulais faire arrêter, dîne tous les jours avec les Girondins. Ah ! je suis bien las de la Révolution ! Je suis malade ; jamais la patrie ne fut dans un plus grand danger, et je doute qu’elle puisse être sauvée ! — N’avez-vous aucun doute sur les faits que vous venez d’énoncer ? lui demandai-je. — Aucun, » me répondit Robespierre.


XVII

» Je me retirai consterné et épouvanté, raconte Garat. Je rencontrai Salles sortant de la Convention. « Eh bien, lui dis-je, n’y a-t-il aucun moyen de prévenir ces divisions mortelles à la patrie ? — Je l’espère, me dit-il ; je lèverai bientôt tous les voiles qui couvrent les projets de ces scélérats. Je connais leurs plans. Leurs complots ont commencé avant la Révolution. C’est d’Orléans qui est le chef caché de cette bande de brigands. C’est Laclos qui a tissu leurs trames. La Fayette est leur complice. C’est lui qui, en feignant de le proscrire, envoya d’Orléans en Angleterre nouer l’intrigue avec Pitt. Mirabeau trempait dans ces menées. Il recevait de l’argent du roi pour cacher ses liaisons avec d’Orléans ; il en recevait davantage de d’Orléans pour le servir. Il fallait faire entrer les Jacobins dans leurs complots. Ils ne l’ont pas osé. Ils se sont adressés aux Cordeliers. Les Cordeliers ont toujours été la pépinière des conspirateurs.