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se répandirent ensuite dans les lieux publics en demandant à grands cris les têtes de Marat, de Robespierre et de Danton. Legendre dénonça ces attentats des amis de la Gironde dans la séance du 3 novembre. Bentabolle raconta que la veille six cents dragons, passant le sabre à la main sur le boulevard, avaient menacé les citoyens et crié : Point de procès au roi, mais la tête de Robespierre !

Aux Jacobins, Bazire dénonça le parti de Brissot comme uniquement occupé de s’assurer de la domination. Robespierre le jeune dénonça Roland pour avoir fait imprimer aux frais de l’État l’accusation de Louvet contre son frère, et pour l’avoir fait distribuer aux départements. « Citoyens, dit Saint-Just, je ne sais quel coup se prépare. Tout fermente dans Paris. C’est au moment où il s’agit de juger le roi et de perdre Robespierre qu’on appelle tant de troupes à Paris. L’influence des ministres est si grande, que dès qu’ils paraissent à la Convention on convertit leurs désirs en lois. On propose des décrets d’accusation contre les représentants du peuple. Barbaroux propose de juger le peuple souverain. Quel gouvernement que celui qui veut planter l’arbre de la liberté sur les échafauds ! Dénonçons à la nation tous ces traîtres ! »


V

Robespierre cependant, depuis quelques jours, ne paraissait plus ni à la Convention ni aux Jacobins. Humilié de la