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nous, nous soupçonnons la pensée de faire de la république française un amas de républiques fédératives qui seraient sans cesse la proie des fureurs civiles ou de nos ennemis. Allons au fond de ces soupçons. Qu’on ne se contente pas de calomnier, qu’on accuse et que l’on signe ces accusations contre moi ! »


XXII

L’impatient Barbaroux se lève avec l’emportement de la jeunesse. « Barbaroux, de Marseille, se présente, dit-il en regardant Robespierre en face, pour signer la dénonciation… Nous étions à Paris. Nous venions de renverser le trône avec les Marseillais. On nous recherchait dans tous les partis comme les arbitres de la puissance. On nous conduisit chez Robespierre. Là, on nous désigna cet homme comme le citoyen le plus vertueux, seul digne de gouverner la république. Nous répondîmes que les Marseillais ne baisseraient jamais le front devant un dictateur. (On applaudit.) Voilà ce que je signerai et ce que je défie Robespierre de démentir. Et l’on ose vous dire que le projet de dictature n’existe pas ! Et une commune désorganisatrice ose lancer des mandats d’arrêt contre un ministre, contre Roland, qui appartient à la république tout entière ! Et cette commune se coalise par correspondances et par commissaires avec toutes les autres communes de la république ! Et l’on ne veut pas que les citoyens de tous les départements