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enlever. Vergniaud et ses amis, qui comprennent ce langage, feignent de se contenter de cette demi-obéissance ; mais ils font rendre, séance tenante, un second décret qui charge les ministres d’envoyer à Orléans dix-huit cents hommes pour prévenir toute tentative d’enlèvement. Le commandement de ces dix-huit cents hommes fut confié à Fournier l’Américain. Arrivé avec cette force à Longjumeau, Fournier rallie les deux cents Marseillais et arrive à Orléans.

Léonard Bourdon l’avait devancé. Envoyé par la commune de Paris avec une mission suspecte, Léonard Bourdon, citoyen d’Orléans, mais ami de Marat, sous prétexte de prévenir une lutte entre le détachement parisien et la municipalité d’Orléans, neutralisa la garde nationale de cette ville. La garde nationale, forte de six mille hommes et dévouée aux lois, s’était portée aux prisons avec du canon pour en défendre les portes. On négocia. Il fut convenu que les prisonniers seraient respectés et remis par la garde nationale à l’escorte pour être conduits à Paris.


IV

Sept chariots, contenant chacun huit prisonniers chargés de chaînes, se mirent en route le 4 septembre à six heures du matin. Fournier marchait en tête du convoi. Un collier de croix de Saint-Louis, de croix de Cincinnatus, et autres