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voir dans la guerre non la restauration, mais l’ébranlement violent du trône. Dans ce choc de l’Europe et de la France, le roi devait être le premier écrasé. Homme de bien, l’attachement de M. de Lessart à son maître lui servait de génie. Obstacle aux trois partis qui voulaient la guerre, il fallait écarter à tout prix ce ministre de l’oreille du roi. Il pouvait se couvrir, soit en se retirant, soit en cédant à l’impatience de l’Assemblée. Il ne le voulut pas. Instruit de la terrible responsabilité qui pesait sur sa tête, sachant que cette responsabilité c’était la mort, il brava tout pour donner au roi quelques jours de négociation de plus. Ces jours étaient comptés.