Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 10.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il a retenu nos armées prêtes à envahir la Belgique ; il est le premier anneau de la chaîne contre-révolutionnaire : il transporte Pilnitz au milieu de Paris, son nom lutte contre le nom de la nation ; il a séparé ses intérêts de ceux de son peuple, séparons-nous de lui. Nous vous demandons sa déchéance ! »

À la séance du 5 août, Guadet lut des adresses des départements qui concluaient, comme celle de Pétion, à la déchéance du roi. Vaublanc s’éleva avec courage contre ces adresses inconstitutionnelles, et contre l’oppression des insultes et des menaces que la tribune et les pétitionnaires exerçaient sur la liberté des représentants de la nation. Condorcet justifia les termes de l’adresse de la commune de Paris sur la déchéance ; il fit, comme Danton, appel au peuple contre les riches. Les fédérés annoncèrent qu’ils avaient pris l’arrêté de cerner le château des Tuileries jusqu’à ce que l’Assemblée eût prononcé la déchéance.


III

La cour cependant veillait. Les ministres passaient les nuits chez le roi avec quelques officiers municipaux en écharpe, pour être prêts à donner le caractère légal à la résistance. Des bruits de fuite circulaient dans le peuple. Le ministre de l’intérieur démentit ces rumeurs par une lettre officielle. « On répand avec profusion dans Paris une note portant : « Cette nuit, vers deux heures, le roi, en