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XII

Le duc d’Orléans franchit, ce jour-là, les Girondins, auxquels il ne tenait que par Pétion et par Brissot ; il passa aux Jacobins. Il ouvrit son palais à Danton et à Barère, et ne se rencontra plus que dans les partis extrêmes, qu’il suivit sans hésiter ni reculer un seul jour, en silence, partout, jusqu’à la république, jusqu’au régicide, jusqu’à la mort.


XIII

Cependant les alarmes qu’inspiraient à la nation les armements de l’empereur et la défiance que les Girondins semaient dans tous leurs discours contre la cour et contre les ministres agitaient de plus en plus la capitale. À chaque nouvelle communication de M. de Lessart, ministre des affaires étrangères, les cris de guerre et de trahison sortaient du parti de la Gironde. Fauchet dénonça le ministre. Brissot s’écria : « Le masque tombe ! notre ennemi est connu : c’est l’empereur ! Les princes possessionnés en Alsace, dont il feint de prendre la cause, ne sont que les pré-