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reur. L’empereur le fit approuver du roi de Prusse. Le roi de Prusse l’imposa au duc de Brunswick. Le duc murmura et demanda la faculté d’adoucir quelques termes. Les souverains le lui permirent. Le marquis de Limon, appuyé par le parti des princes français, rétablit le texte. Le duc de Brunswick s’indigna et déchira le manifeste, sans oser toutefois le désavouer. La proclamation parut avec toutes ses insultes et toutes ses menaces à la nation française. L’empereur et le roi de Prusse, instruits des secrètes faiblesses du duc de Brunswick pour la France, et de l’offre de la couronne que les factieux lui avaient faite, firent subir la responsabilité de cette proclamation à ce prince comme une vengeance ou comme un désaveu. Cet impérieux défi des rois à la liberté menaçait de mort tous les gardes nationaux qui seraient pris les armes à la main défendant leur indépendance et leur patrie, et, dans le cas où le moindre outrage serait commis par les factieux contre la majesté royale, il annonçait qu’on raserait Paris de la surface du sol.