Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/531

Cette page a été validée par deux contributeurs.

NEUVIÈME
MÉDITATION



À UNE JEUNE FILLE
QUI AVAIT RACONTÉ UN RÊVE


Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve !
Mais de mon front pensif le frais baiser s’enfuit ;
Mais de mes jours taris l’été n’a plus de séve ;
Mais l’Aurore jamais n’embrassera la Nuit.

Elle rêvait sans doute aussi que son haleine
Me rendait les climats de mes jeunes saisons,
Que la neige fondait sur une tête humaine,
Et que la fleur de l’âme avait deux floraisons.