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POÉTIQUES.


sont-ils ? que font-ils ? quels climats les retiennent ?
Les vaisseaux dont tu vois souvent blanchir les mâts,
Ces grands oiseaux des mers qui vont et qui reviennent,
Sur ton sable doré ne les déposent pas.

Ne les hennis-tu pas de ton naseau sonore ?
Ton cœur dans ton poitrail ne bat-il pas d’amour,
Quand ton oreille entend dans les champs de l’aurore
Le nom, cher au Liban, de ce maître d’un jour ?

Oh ! oui, car de ta selle, en détachant mes armes,
Tu me jetas tout triste un regard presque humain,
Je vis ton œil bronzé se ternir, et deux larmes,
Le long de tes naseaux, glissèrent sur ma main !