Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
MÉDITATIONS POÉTIQUES.

vers ne manquaient ni de grâce ni de sentiment ; ils réfléchissaient la sérénité d’une âme calmée par le soir de la vie, comme son lac réfléchissait lui-même son donjon, festonné de lierre, d’espaliers et de jasmin. Il était loin de se douter qu’un de ses trois jeunes hôtes était lui-même poëte sous ses cheveux blonds. Il fut heureux de trouver en nous des auditeurs et des appréciateurs de sa poésie : en trois séances, après le souper, il nous lut tout son poëme. Quand notre bateau fut radoubé, nous prîmes congé du vieux gentilhomme. Nous étions déjà amis. Quelques jours après, je lui renvoyais pour carte de visite, par un batelier qui allait à Seyssel et qui passait au pied de son île, ces vers.