Page:Lamartine – Antoniella.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
ANTONIELLA.

qui le soignait est mort quelques jours avant lui, et Lorenzo est parti comme soldat pour l’armée de Sicile.

— Eh bien, allez où vous voudrez, dirent-ils. La terre est assez grande ! »

Je sortis, la main sur mes yeux, en pleurant, et la chèvre me suivit, gambadant devant mes pas, et croyant que je la menais paître en liberté sur les glacis de San-Martino, où Annunziata l’avait achetée pour moi quand j’étais dans mon berceau.

Mais, oh ! l’horreur ! mon Dieu ! À peine avait-elle franchi avec moi le seuil de la porte, que le plus jeune de ces méchants recors se jeta sur celle, la saisit par les cornes, la renversa violemment dans l’intérieur de la cour, en disant :

« Ceci est du mobilier ! »