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ANTONIELLA.

Mon père, qui emmenait souvent avec lui la jeune Arabe dans les montagnes où il faisait paître ses chameaux, l’entretenait de ce beau pays où les femmes sont libres, et où la vie est heureuse sous un beau ciel au delà des mers. Ils se résolurent à fuir du Maroc. Une chamelle rapide les emporta tous deux vers la côte qui regarde l’Espagne. Ils s’embarquèrent sur une felouque napolitaine qui chargeait du corail, et qui les amena, comme des esclaves délivrés et convertis, à Naples.

Mon père épousa la jeune fille, et, comme il avait les longues économies de son esclavage et quelques bijoux de sa femme en sa possession, il acheta une maisonnette isolée de la haute ville, entourée de figuiers et d’orangers du côté du jardin, et ouvrant