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ANTONIELLA

C’était la bande des condamnés dont faisait partie Lorenzo. Il venait d’être gracié de la peine de mort, et son supplice, par l’intercession du ministre de la marine, avait été commué en dix années de galères, par considération de son combat désintéressé contre le brigantin barbaresque et de son retour volontaire à la Vicaria.

Il reconnut à l’instant Antoniella et, élevant ses mains chargées de chaînes. Il lui montra le brin de laine qu’il portait toujours sur sa poitrine, et lui dit à voix basse :

Non mai si rompera ! Il ne se rompra jamais !

Antoniella, de son côté, fondant en larmes, lui montra les deux enfants qu’on l’accusait d’avoir tués, et lui dit avec un