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ANTONIELLA.

sur sa poitrine la couvraient de larmes. Alors l’Abruzzienne et son mari arrivèrent en courant, restèrent immobiles à la vue de ce touchant spectacle.

— Qui êtes-vous ? dit l’Abruzzienne à Antoniella ; est-ce que vous seriez de ces bohémiens qui errent dans les bois pour y séduire et y dérober les enfants ?

— Oh ! non, non, dirent ensemble les petits ; non, ce n’est pas une de ces bohémiennes qui nous tend des pièges comme aux fruits des oiseaux, puisqu’elle est la moitié de notre mère ! C’est Antoniella, c’est elle qui nous a reçus tout petits dans son lit et qui nous a réchauffés de son haleine pendant que notre autre mère couchait à terre à côté du pauvre père malade pour lui donner à boire quand il avait soif.