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ANTONIELLA.

confiés à une nourrice du pays, Antoniella, laissant la voiture sur la place, s’égara seule dans la campagne, commença à monter les premières pentes des montagnes ; elle n’y rencontra personne que quelques chèvres à longs poils noirs des Calabres qui paissaient çà et là des brins de myrtes entre les oliviers. Elle pensait au bonheur des bergers habitant ces lieux solitaires et enchantés. Elle versait quelques larmes en songeant aux collines du Maroc que son père et sa mère avaient habitées avant que l’esclave napolitain l’eût enlevée, à leur chaumière, à son frère retenu maintenant à bord du brigantin dans la darse de Naples, mais surtout à l’innocente et pauvre Annunziata, victime de son subterfuge dans les cachots de