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ANTONIELLA

desséchés circulent comme de larges fossés entre les maisons et les arbres ; ils ne coulent qu’en hiver dans leurs sillons profonds, sous les eaux tumultueuses qui se rendent à la mer de Gaëte. On n’y entend rien que le chant des grillons grinçant sous l’herbe à travers les chênes, et de loin en loin le mugissement des troupeaux de bœufs romains à grandes cornes, descendant des forêts de l’Abruzze dans la plaine.

CXXIII

Pendant que les sœurs de la Miséricorde interrogeaient vainement le curé et quelques femmes du village sur deux enfants