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ANTONIELLA

et immobile pendant que Lorenzo lui liait les bras et les pieds pour l’empêcher de se défendre.

Cela fait, il coupait rapidement les cordes qui enchaînaient les quatre matelots napolitains de la felouque, et leur rendait la liberté de leurs mouvements. Puis il leur ordonna d’abandonner leur navire au caprice des vents, de mettre le cap du brigantin sur Naples et de fuir sous pavillon napolitain, dirigé sur les vagues par le frère d’Antoniella, prisonnier. Tout cela fut accompli en un instant ; Antoniella, auteur de cette délivrance, devint l’objet de la reconnaissance de l’équipage, elle resta à côté de son jeune frère, sur le pont, occupée à l’interroger sur la maison paternelle et à verser des larmes sur les souvenirs de son