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ANTONIELLA.

Ce récit extraordinaire et touchant impressionna fortement tout le couvent des saintes cloîtrées de Foggio. On versa des larmes sur la malheureuse mère, restée emprisonnée à Naples dans la maison de correction, et sur les jumeaux, jetés on ne sait où, pour y manger le pain de la charité publique. On eut les plus tendres soins pour Antoniella, à qui l’on permettait, accompagnée de la supérieure, d’aller visiter de temps en temps le malheureux Lorenzo pendant sa convalescence. Ils n’osaient se parler devant les témoins ; mais leurs yeux se disaient par leurs larmes ce que la prudence les obligeait de renfermer dans leurs cœurs.